Athlètes de laboratoires

Après les brebis, les vaches, les rats et les cochons, les athlètes seront bientôt la prochaine espèce vivante génétiquement modifiée. Fini le temps de l'EPO de papa où les sportifs se faisaient bêtement avoir à cause de quelques injections. Les Ben Johnson du futur seront dopés à la base, au cœur même de leurs cellules. C'est dans tous les cas ce que prévoit Gérard Dine le président de l'institut de biotechnologie de Troyes. L'avènement de l'EPO n'a été que la première intrusion du génie génétique dans le sport. Naturellement produite par les reins, cette hormone stimule la production de globules rouges. Résultat : l'oxygène arrive en plus grande quantité et plus rapidement aux muscles. Des cocktails ont par la suite vu le jour.

A l'EPO, les médecins ajoutent différentes hormones de croissance qui multiplient son action. Après les muscles, les prochains produits du génie génétique s'attaqueront aux systèmes nerveux, musculaire et vasculaire. Rien que ça. Telle hormone augmente la masse musculaire des souris, telle autre répare leurs muscles fatigués. Des babouins de laboratoire ont vu leur production d'EPO multipliée par 10 ou par 20, sans avoir eu besoin d'injections. Seuls quelques gènes ont suffit. Si l'athlète du futur risque de ne plus être tout à fait un homme, il sera dans tous les cas un cobaye de premier choix.

  • Publié: 03/10/2018 12:58
  • Par Mark Andris
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