Les sinistres d'origine naturelle et humaine peuvent exposer les personnes ayant des incapacités à des dangers supplémentaires en raison de difficultés d'évacuation ou en l'absence de ressources vitales, comme l'électricité servant à faire fonctionner les respirateurs, ou de médicaments essentiels au maintien de la vie. L'établissement d'un plan d'urgence en cas de sinistre est avantageux pour tous et, pour les employeurs, il fait partie des exigences de la législation dans de nombreux pays leur permettant d'inclure les personnes ayant des incapacités dans les politiques et les procédures, y compris dans les plans d'urgence.
La préparation individuelle aux situations d'urgence commence d'abord par la sensibilisation aux types de sinistres pouvant survenir (incendies, inondations, tempêtes hivernales, tornades, tremblements de terre, etc.), les systèmes d'alerte en place, ainsi que les conséquences individuelles et communautaires des différentes catastrophes. Par exemple, si un tremblement de terre ou une tornade survient, des débris projetés par le vent sont susceptibles de causer des dommages corporels; les inondations peuvent rendre impossible l'accès aux routes; les tempêtes de verglas peuvent provoquer des pannes d'électricité peuvent s'étendre sur de très longues périodes, créant ainsi un besoin urgent de sources d'éclairage, de piles, d'eau potable et d'essence, et lorsque possible, des dispositifs manuels pour des appareils nécessitant de l'électricité pour fonctionner, comme les fauteuils roulants motorisés et les lits électriques.
Une évaluation des besoins et la création d'un réseau de soutien personnel font également partie de la planification. Les membres locaux et ceux qui se trouvent hors de la région peuvent apporter leur aide dans l'évaluation des besoins, la détermination des ressources communautaires disponibles et la prestation d'assistance en cas d'urgence. Les membres du réseau doivent avoir des directives de soins écrites et avoir de l'expérience préalable dans la prestation de soins en cas d'urgence. Ils doivent également convenir d'un point de rencontre en cas d'urgence ou désigner une personne-ressource avec qui l'on communiquera après les sinistres.
La préparation à domicile comprend la détermination des éléments de la résidence susceptibles de se déplacer, de tomber, de se briser ou de causer un incendie; la planification des voies d'évacuation; l'emplacement et la disponibilité des installations fournissant de l'équipement nécessaire au maintien de la vie; et l'emplacement des robinets d'arrêt d'urgence des systèmes de distribution de gaz, d'eau et d'électricité. Les trousses d'urgence et de survie devant être disponibles doivent contenir une lampe de poche et des piles de rechange, une radio à piles, une trousse de premiers soins, des aliments non périssables et de l'eau embouteillée, de la nourriture pour les animaux domestiques, des couvertures, un sifflet pour attirer l'attention, une clé de serrage pour fermer le gaz, un ouvre-boîte, des médicaments placés dans des contenants à l'épreuve de l'eau et une liste des médicaments et des problèmes médicaux afin de pouvoir communiquer les mesures nécessaires que l'on doit entreprendre au personnel médical d'urgence. La quantité de fournitures stockée devrait permettre une autonomie d'au moins trois à sept jours sans accès aux services publics et à des ravitaillements.
Les immeubles de la collectivité, en particulier les emplacements de travail, doivent également disposer d'un plan en cas de sinistres. L'évacuation des immeubles ayant plusieurs étages revêt une importance prioritaire, car les personnes à mobilité réduite ne peuvent utiliser les escaliers si les ascenseurs tombent en panne et elles ont besoin d'endroits sécuritaires pour attendre les secours, d'assistance pour leur évacuation et de fauteuils permettant une descente contrôlée. L'évacuation nécessite également le recours à des systèmes de communication bilatéraux et de signalisation destinée aux personnes ayant des déficiences visuelles et auditives.
Les organismes communautaires sont également reconnus pour leur énorme contribution dans l'assistance aux personnes ayant des incapacités au cours des sinistres et ils sont de plus en plus impliqués dans la planification de mesures en cas de sinistres après la couverture médiatique qu'ils ont obtenue suite aux récents sinistres dont les questions d'évacuation ont fait les manchettes. L'étude de White et coll. (2006) montre que le personnel d'urgence manque de formation à l'égard des populations ayant des besoins spéciaux. Il serait possible d'y remédier en intégrant des renseignements précis sur les personnes ayant des incapacités dans les cours de base et les scénarios de formation destinés aux gestionnaires de mesures d'urgence et au personnel d'intervention en cas de sinistres. Les centres individuels de vie autonome, les organismes de défense des personnes ayant des incapacités à l'échelle des États et les centres de planification de mesures d'urgence (LEPC) peuvent participer à la planification des besoins spéciaux et de personnel de soutien des premières interventions à l'échelle des municipalités et des comtés.