L'éducation adaptée

Les soins et la rééducation doivent s'inscrire dans un projet dont l'éducation générale de l'enfant est le centre et le moteur. Il s'agit d'abord d'évaluer à quel stade de développement l'on doit travailler. La référence à l'enfant normal jeune est évidemment logique mais assez souvent mise en défaut par les asynchronismes de développement liés au handicap.

L'enfant est amené à prendre progressivement une certaine conscience de son corps, de la verticalité, du rassemblement des membres supérieurs vers l'axe corporel puis à s'intéresser à l'objet, à sa permanence, à l'adulte présent dans le jeu d'échange. Si la préhension est possible, manger à la main, puis tenir une cuillère, associer deux objets, sont des étapes essentielles qui demandent souvent des mois. De même une certaine participation à l'habillage, à la toilette, la prise de conscience des rythmes et des diverses situations de la journée. Tout au long de ces efforts éducatifs, un mode de communication élémentaire se met en place qu'on tâche d'affiner, car l'acquisition de la réponse par oui ou non, de quelque manière que ce soit, ouvre l'accès à un code possible.

Diverses méthodes graduelles peuvent guider l'éducateur :

  • guide Portage;
  • travaux de A. et M. Brauner;
  • méthode Teacch (Treatment and Education of Autistic and related Communication-Handicapped Children), utilisée dans l'éducation des autistes et dont le fondement comportementaliste a pu rebuter certains éducateurs, mais dont il est possible de s'inspirer;
  • lorsque l'enfant est très atteint, on a recours à différentes méthodes de stimulations sensorielles. Pour A. Fröhlich, les stimulations basales les plus archaïques sont d'ordre somatique, vibratoire, vestibulaire et mettent en jeu l'adulte directement avec l'enfant au moyen d'un matériel très simple qui aide à la prise de conscience du corps, puis interviennent le tact, les stimulations auditives, visuelles qui mettent l'enfant plus en contact avec le monde extérieur;
  • la méthode d'intégration sensorielle de J. Ayres peut également offrir des pistes de travail avec ces enfants;
  • le « Snoezelen » ou espace de stimulation sensorielle est un lieu aménagé, où les stimulations visuelles, auditives, dans un confort partagé, dans une détente de l'adulte qui accompagne comme du sujet soigné, n'ont pas d'objectif rééducatif mais plutôt un objectif de communication et de liberté réciproque.

Enfin toutes les activités de groupe : musique, peinture, terre, pâtisserie, etc., et les activités d'extérieur comme la piscine ou l'équithérapie sont utilisées en fonction des possibilités de chacun. L'essentiel est qu'un projet soit établi pour chaque sujet et puisse, le cas échéant, être modifié suivant l'observation et les besoins présumés suivant les possibilités locales, familiales ou institutionnelles.

  • Publié: 30/03/2012 15:10
  • Par Mark Andris
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